N’Djamena, 29 mai 2025 – Le Secrétaire adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence a accordé, le 6 mars dernier, 13,5 millions de dollars américains du Fonds central d’intervention pour les urgences humanitaires (CERF) au Tchad, 12 millions afin de l’aider à faire face aux urgences humanitaires sous-financées de 2024 et 1,5 million de dollars dédiés à l’appui du financement de l’action pour le climat. Avec les nouvelles vagues d’arrivées en provenance du Soudan, le coordonnateur des secours d’urgence a alloué, le 22 mai, un montant supplémentaire de 2,5 millions de dollars du CERF. Cela porte le montant total de l’allocation octroyée au Tchad à 16 millions de dollars.
« Cette allocation représente un véritable soulagement, à un moment où les financements internationaux connaissent une baisse drastique, alors même que la crise soudanaise impose un lourd fardeau à l’est du Tchad. Elle accroît la vulnérabilité des communautés hôtes, tandis que la crise alimentaire et nutritionnelle continue de sévir à travers le pays », a déclaré le Dr. François Batalingaya, Coordinateur humanitaire pour le Tchad.
L’enveloppe de 16 millions de dollars permettra aux agences récipiendaires de contribuer à soulager les souffrances des populations affectées dans les différentes provinces. Ainsi, l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), construira des abris et mettra en place des services de protection tels que la relocalisation, l’enregistrement et la documentation, entre autres dans les provinces du Ouaddaï et du Wadi-Fira.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) fera des distributions générales de vivres et la prévention de la malnutrition aigüe dans les provinces du Ouaddaï et du Wadi-Fira. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), va renforcer la disponibilité des services d’eau, hygiène et assainissement en lien avec l’adaptation climatique. Il assurera aussi la prise en charge de la malnutrition aigüe. Il soutiendra également l’éducation en faveur des enfants dans les provinces du Lac, du Wadi-Fira et du Ouaddaï. L’Organisation mondiale pour la santé (OMS), fournira un appui humain, matériel et médical d’urgence aux établissements de santé du Wadi-Fira pour favoriser un accès équitable et rapide des populations aux soins de santé primaires d’urgence (y compris psychologique aux survivants de violences basées sur le genre.
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), renforcera la sécurité alimentaire des populations vulnérables et soutiendra la résilience climatique des producteurs agricoles dans la province du Lac.
Enfin l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), assistera via les transferts monétaires à usages multiples, les retournés tchadiens et les membres de la communauté hôte les plus vulnérables, dans le Wadi-Fira. Au cours des cinq dernières semaines, le HCR a enregistré plus de 47 000 réfugiés nouvellement arrivés dans la région orientale du Tchad. La province de Wadi-Fira accueille désormais plus de 188 000 réfugiés répartis sur une poignée de sites organisés et près d’une douzaine d’installations spontanées, avec peu ou pas d’infrastructures. Dans l’Ennedi-Est, la population réfugiée dépasse les 36 000 personnes.
Cette situation survient dans un contexte où plus de 2,4 millions de personnes dans les provinces ayant accueilli des réfugiés avaient déjà besoin d’une assistance humanitaire. Dans la seule région de l’Ennedi-Est, 123 000 personnes sont dans le besoin. Selon les dernières évaluations et enquêtes SMART, environ 280 000 personnes dans le Wadi-Fira sont confrontées à une malnutrition aiguë modérée à sévère, tandis que 60 000 personnes sont touchées dans l’Ennedi-Est.
L’insécurité alimentaire sévère touchent plus de 477 000 personnes dans les quatre provinces de l’Est (Ouaddaï, Sila, Wadi-Fira et Ennedi-Est) d’après les résultats du Cadre harmonisé de novembre 2024.
