Tchad : inégalités dans les grades : le cas d’un soldat, 40 ans de carrière et capitaine à vie


Au sein de la grande muette, de nombreux officiers espèrent dans leur for intérieur que le nouveau tableau d’avancement obligatoire qui prend effet chaque 1er trimestre de l’année permettra de réparer des inégalités dans l’octroi des grades.

La mauvaise répartition des grades dans l’armée est une réalité au Tchad. Le débat refait surface avec le grade de général d’armée que s’est octroyé le président du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Deby.

Depuis la mort du Maréchal du Tchad, les autorités reconnaissent cette situation. « Les erreurs sont humaines. Il est vrai qu’il y a des gens, depuis 1990, qui n’ont pas eu d’avancement. Il y a des gens qui sont venus en 2000 et qui sont nommés généraux. Nous reconnaissons nos erreurs », a déclaré le général Daoud Yaya Brahim, Ministre en Charge de la défense, fin septembre à l’Assemblée nationale.

L’ex-Assemblée nationale a adopté en septembre la Loi portant ratification de l’Ordonnance n°2 du 31 août 2021 portant statut général militaires des forces de défense et de sécurité. Deux grades supplémentaires -Adjudant-Major et Colonel-Major- viennent compléter la hiérarchie précédente pour décongestionner les grades. En plus de cette innovation, la réforme instaure un tableau d’avancement obligatoire qui prend effet chaque 1er trimestre de l’année.

Les cas d’officiers qui n’ont pas bénéficié d’avancements sont nombreux. Ces derniers jours, le sort illustratif du capitaine Issa Djibrine Gadaya agite les réseaux sociaux. Cet officier au parcours atypique demeure capitaine alors que ses gardes de corps sont passés généraux.

Le cas illustratif d’un officier

Entré dans l’armée en 1980, le capitaine Issa Djibrine Gadaya est un officier subalterne au service de l’Armée nationale tchadienne (ANT). Né à Rasal Fil, dans la province du Chari Baguirmi, il est aujourd’hui âgé de 59 ans.

Après 9 mois de formation à la Loumia avec des forces spéciales françaises, il sera nommé brigadier d’aéroport avant d’être blessé le 3 juillet 1990 et admis à la garnison militaire. En juillet 1990, il est nommé commandant en chef du bureau des douanes du Salamat. En 1992, le défunt Maréchal du Tchad l’a élevé au grade de capitaine. La même année, il est nommé commandant de secteur et commandant de compagnie titulaire à Bardaï.

Entre 1990 et 1998, il occupera successivement les fonctions de commandant de compagnie titulaire de la légion militaire n°2 du Ouaddaï, commandant de zone du secteur de Goz Beïda, commandant du secteur de zone OPS à Adjiremé au Sila, commandant de secteur adjoint de l’OPS d’Adde au Sila et commandant de compagnie de zone OPS de Melfi au Guera.

En 2019, il a été nommé commandant de secteur de la zone de Borota, dans le département d’Asongha au Ouaddaï pour la fouille dans le cadre de l’état d’urgence suite aux violences intercommunautaires meurtrières. Il est aujourd’hui commandant de secteur titulaire du sous-groupement n°20/16 de la 4ème compagnie de la Garde nationale et nomade du Tchad (GNNT) en mission au Lac, précisément à Bohoma.

Alwihdainfo.com

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