A travers une conférence de presse animée par les partis membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP) ce samedi 21 septembre 2024 à N’Djaména, relative aux élections législatives, provinciales et communales qui seront organisées dans les jours à venir sur l’ensemble du territoire national et exige des conditions pour une élection transparente et crédible.
D’entrée de jeu, Pr Avoucksouma Djona Atchénemou, l’un des membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), a indiqué que pour une élection de cette importance et de cette envergure, tous les acteurs et partis politiques ont besoin de temps suffisant pour informer et éduquer la population sur l’importance de ce vote, pour former les électeurs sur la manière de voter et pour couvrir le territoire national afin de garantir une élection transparente et crédible. Mais les préparatifs actuels ne donnent aucune raison d’être optimiste et d’ailleurs, il n’y a rien de plus rassurant à l’horizon.
Pour ce faire, le GCAP invite tous les patriotes tchadiens, les acteurs politiques de l’opposition et ceux qui choisissent de soutenir le Mouvement patriotique du Salut (MPS) à rejeter catégoriquement ces élections dans leur ensemble et à appeler à un dialogue à minima pour organiser une meilleure élection permettant aux tchadiens d’élire au moins une personne digne de leur représentation à l’Assemblée Nationale.
Selon lui, il est une nécessité impérieuse pour les Tchadiens d’exiger l’organisation d’abord une élection législative nationale, puis, lors de la seconde phase, d’opter pour l’élection provinciale et permettre à chaque province d’organiser ses propres élections communales locales. Compte tenu du manque d’expérience et des difficultés que ce pays rencontre actuellement, nous n’avons d’autre choix que de fragmenter le processus et de déléguer les élections locales aux provinces pour alléger la situation et apporter plus de certitude et de confiance au pays. Une élection a des exigences minimales et des règles de base à respecter. Avant de pouvoir la qualifier d’élection, nous demandons au gouvernement d’accepter ces exigences minimales pour permettre aux Tchadiens de participer aux prochaines élections, a-t-il déclaré
Le GCAP réduit ses conditions de base aux exigences de base absolues en cinq (5) points : le GCAP a besoin de bureaux de vote physiques et non fictifs ou imaginaires ; ces délégués soient acceptés dans les bureaux et qu’ils aient le droit de superviser le processus de vote ; le GCAP a besoin d’un comptage public des votes avec la participation du public ; aura besoin d’une copie des procès-verbaux de dépouillement et en fin la publication du résultat dans les bureaux de vote, a-t-il cité.
Cependant, le GCAP informe les Tchadiens et la communauté internationale que les partis membres du GCAP ne participeront pas aux prochaines élections si ces conditions ne sont pas garanties et appelle tous les partis politiques à faire les mêmes déclarations comme condition de participation aux prochaines élections, sinon l’élection sera rejetée dans sa totalité.
Par ailleurs, le GCAP demande à tous les partenaires et pays amis de ne pas rester passifs et de ne pas fermer les yeux sur un processus qui ne mérite pas l’étiquette d’élection démocratique. Il leur demande simplement d’aider le peuple tchadien à vivre au moins avec le rêve et le bon espoir que ce pays peut avoir un avenir démocratique. « Nous disons donc à ces pays démocratiques amis que nous devons profiter des fruits de la démocratie dont ils jouissent dans leurs pays respectifs et conditionner leurs relations et leurs aides aux exigences fondamentales, a-t-il conclu.
Achakir Abdelwakil