Tchad : l’ADHET alerte sur les risques majeurs de la crise climatique et appelle à une action urgente

À l’issue des travaux d’évaluation menée du 6 au 8 mai 2025, l’Alliance des Défenseurs des Droits Humains et de l’Environnement au Tchad (ADHET), a présenté ce lundi 12 mai 2025, une synthèse alarmante sur les risques liés à la crise climatique et sur la faiblesse des mécanismes institutionnels actuels de gestion des catastrophes.

C’est lors d’un point de presse que le Secrétaire général de l’ADHET, M. Abba Daoud Nandjédé, a dressé un bilan préoccupant des inondations de l’année dernière, qui ont affecté 115 des 120 départements du pays, touché près de 1,5 million de personnes et causé 341 décès. Plus de 259 000 hectares de champs ont été engloutis, 164 000 maisons détruites, et 66 700 têtes de bétail emportées. « Ces inondations n’ont épargné aucune partie du territoire national, et pourtant, aucune infrastructure adaptée n’a été mise en place à ce jour », a-t-il regretté. Selon lui, des mesures anticipatives, telles que des ouvrages d’endiguement, auraient dû être mises en œuvre dès que le Tchad a été classé parmi les cinq pays les plus exposés aux effets du changement climatique, selon les rapports des organisations internationales.

Les visites de terrain menées par l’ADHET à N’Djamena révèlent une dégradation inquiétante des digues existantes, notamment dans le 9e arrondissement (Walia), où les ouvrages ont à peine résisté à la montée des eaux. Avec la saison des pluies qui approche à grands pas, la situation pourrait devenir catastrophique si rien n’est fait. Face à cette urgence, l’ADHET appelle à une mobilisation immédiate autour du Projet Intégré pour la Lutte Contre les Inondations et la Résilience Urbaine à N’Djamena (PILIER), un programme initié par le Ministère de l’Aménagement du Territoire, financé par la Banque mondiale et prévu pour durer jusqu’en 2026. Malgré un financement conséquent, M. Nandjédé déplore l’absence de réalisations concrètes sur le terrain à ce jour.

L’Alliance plaide pour une gestion rigoureuse et une mise en œuvre accélérée du projet PILIER, accompagnée d’un déploiement national d’infrastructures adaptées. « À moins de 40 jours du début des pluies, si aucune mesure exceptionnelle n’est prise, le pays fera face à des conséquences encore plus dramatiques que l’année dernière », a-t-il averti.

En attendant la publication d’un rapport complet contenant des recommandations, l’ADHET exhorte le Président de la République, le Maréchal du Tchad, à prendre des mesures présidentielles urgentes pour faire face à cette menace croissante, a-t-il conclu.

Achakir Abdelwakil

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.