Le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi accompagné de la directrice générale de la Banque mondiale Mme. Anna Bjerde, l’ambassadrice Mme. Linda Thomas-Greenfield, représentante permanente des Etats Unis auprès des Nations unies à New York, a effectué du 05 au 07 septembre 2023 au Tchad pour constater l’ampleur de l’impact de la crise soudanaise sur le Tchad avec l’afflux massif de réfugiés soudanais.
Depuis le début de la crise, le 15 avril, plus de 420 000 réfugiés et 67 000 rapatriés tchadiens sont arrivés dans les provinces du Ouaddaï, de Wadi-Fira et de Sila, à l’est du Tchad. Plus de 176 000 réfugiés arrivés à Adré (ville tchadienne située à la frontière avec le Soudan) ont été relogés, mais plus de 240 000 restent encore dans la ville et doivent être déplacés vers des camps de réfugiés nouveaux ou existants, plus éloignés de la frontière. Le gouvernement Tchadien et le HCR estiment à 600 000 personnes le nombre de nouveaux réfugiés et de retournés qui pourraient arriver jusqu’à la fin de l’année. Avec environ 580 000 anciens réfugiés déjà présents dans le pays, le Tchad accueille désormais plus d’un million de réfugiés sur son sol, au 30 septembre 2023. Avec les nouvelles arrivées en provenance du Soudan, le nombre de réfugiés a presque doublé, environ une personne sur 17 étant désormais réfugiée au Tchad.
Le Haut-Commissaire a remercié le Tchad pour son hospitalité et identifier les actions à mener pour aider à renforcer la réponse aux besoins croissants de ces réfugiés. Au cours de sa mission, il a rencontré le président et d’autres membres du gouvernement, ainsi que la communauté humanitaire et les personnes affectées au Tchad.
« La solidarité du peuple tchadien avec les réfugiés est extraordinaire et les autorités n’ont pas ménagé leurs efforts pour accueillir les réfugiés, malgré les ressources très limitées et les nombreux autres défis auxquels le Tchad est confronté. La communauté doit redoubler d’efforts pour les aider », a déclaré M. Grandi dans un communiqué de presse du HCR.
Le fait que la visite du Haut-Commissaire ait été effectuée avec le Directeur Général de la Banque Mondiale souligne que, tout en continuant à assurer une réponse humanitaire multisectorielle aux besoins des réfugiés, des rapatriés et des populations hôtes reste la priorité, il est également important d’aborder le développement socio-économique au sein des communautés affectées. L’approche de la réponse à la crise dans l’est du Tchad comprend des acteurs humanitaires et de développement qui travaillent ensemble pour assurer le renforcement de la résilience de toutes les populations touchées. En effet, dans le cadre de sa mission, la Banque mondiale a annoncé une série de subventions d’un montant de 340 millions de dollars pour le Tchad, y compris des transferts monétaires d’urgence qui fournissent un soutien économique aux ménages de réfugiés ainsi qu’aux populations d’accueil. L’appui de la Banque mondiale facilitera également l’accès à l’éducation et aux services de santé grâce au projet PARCA (Projet d’Appui aux Réfugiés et aux Communautés d’Accueil) qui aidera 70 000 familles.
Le HRP 2023 révisé augmente le nombre de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire au Tchad à 7,6 millions, dont 5,2 millions de personnes sont maintenant ciblées pour l’assistance. Les organisations humanitaires ont désormais besoin de 920,6 millions de dollars pour répondre aux besoins identifiés des personnes ciblées, soit une augmentation de 245,7 millions de dollars. Toutefois, à la fin du mois de septembre, seuls 26 % des besoins financiers avaient été satisfaits. Selon le bilan de la réponse publié par OCHA, au cours des six premiers mois de l’année, les partenaires humanitaires ont été en mesure d’aider 1,1 million de personnes sur les 4,4 millions ciblées (soit 25 %). Le sous-financement n’a pas permis d’apporter l’aide à des millions de personnes déjà vulnérables.
