Une mission conduite par le ministre togolais de l’Agriculture de la Production animale et halieutique Noel Koutera Bataka et comprenant entre autres, le conseiller du président Faure Eyadéma,
par ailleurs PCA de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) M. Ewovore Paulin, le directeur de l’institut de recherche agronomique du Togo, a séjourné du 11 au 12 mars 2020 au Tchad. Objectif, s’inspirer du modèle de privatisation de la Cotontchad par la firme Singapourienne Olam.
Cette mission s’inscrit dans le cadre du processus de privatisation de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) par le groupe Olam international. Le Tchad étant un pays qui a accepté la privatisation de sa société cotonnière par la firme singapourienne, les autorités togolaises ont voulu effectuer le déplacement du Tchad pour s’imprégner préalablement des réalités de terrain, avant de confier l’industrie de leur coton au groupe Olam.
Arrivée à N’Djaména le 11 mars 2020 et accueilli par Directeur général de la Cotontchad, M. Jacky Rivière, la délégation togolaise a eu une rencontre de travail avec Mme Achta Djibrine Sy, ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé et son équipe, avant de s’envoler à Moundou où siège la Cotontchad. Au cours des échanges, il a été question du processus de privatisation de la société cotonnière du Tchad par le groupe Olam. Alors que les comptes de la Cotontchad étaient au rouge, avec des arriérés de paiement des cotonculteurs, des fournisseurs et autres prestataires de service, la privatisation par Olam a permis de tout remettre en ordre, par l’épurement de presque toutes les dettes qui surplombaient cette société. Ce qui a redonné confiance aux producteurs qui sont revenus massivement à la culture du coton. Et la production qui était de moins 18000 tonnes de coton graine l’année dernière, grimpe à 130000 tonnes cette année selon les dernières informations. L’engagement d’Olam dans le redressement de la filière coton au Tchad est perceptible sur le terrain, ont expliqué les responsables de cette société et les autorités tchadiennes à leurs hôtes togolais.
A Moundou, le ministre togolais en charge de l’Agriculture et sa suite, ont dans un premier temps, rencontré le gouverneur de la province du Logone occidental, M. Adago Yacouba avant de mettre pieds à la Direction générale de la Cotonchad. Recevant ses hôtes, le gouverneur Adago Yacouba n’a pas manqué de louer les efforts du groupe Olam, au chevet de la Cotontchad S.N depuis mai 2018. Il a invité la délégation togolaise à constater elle-même, le travail de titan que réalise Olam au Tchad. Le représentant du chef de l’Etat dans le Logone occidental a informé ses hôtes de l’engagement personnel du président Idriss Déby Itno à accompagner les producteurs, à travers la subvention de l’Etat sur les intrants.
Lors des séances de travail avec les cadres de la Cotonchad, le ministre togolais Noel Koutera Bataka et sa suite, ont eu droit à une présentation d’Ibrahim Malloum, secretaire général chargé du Commerce, sur de la culture du coton au Tchad. Les techniciens de la société cotonnière du Tchad, ont présenté à leurs hôtes, la qualité des semences que produit le Tchad, et insisté sur la préservation de la qualité de la fibre du coton made in Tchad, prisée sur le marché mondial.
Outre le personnel, la délégation togolaise a rencontré les membres de l’Union nationale des producteurs de Coton du Tchad (UNPCT) qui ont exprimé leurs satisfactions quant à la prise en main de la Cotontchad par Olam International depuis presque deux ans. Après les séances de travail à la salle de réunion, la délégation togolaise a eu droit à une visite guidée des installations de l’usine d’égrenage du coton et de l’Huilerie –Savonnerie. Cette unité qui a fait peau neuve grâce à un investissement d’Olam de plus de 4 milliards de francs CFA reste une preuve palpable d’une privatisation réussie de la Cotontchad. Avant de quitter Moundou, les hôtes de la Cotontchad ont salué les efforts faits par le gouvernement tchadien et son partenaire, pour redresser la filière afin de rendre heureux les producteurs de cette culture qui fait vivre directement ou indirectement, plus de quatre millions de Tchadiens. Et c’est sur une note de satisfaction, que le ministre togolais de l’Agriculture de la Production animale et halieutique Noel Koutera Bataka et sa délégation ont quitté le Tchad pour le Burkina Faso pour les mêmes objectifs.
Il convient de rappeler que malgré sa petite superficie, le Togo demeure l’un des grands pays producteurs de l’or blanc en Afrique. Pour la campagne 2019-2020, sa production minimale était estimée à 150 000 tonnes. Le prix d’achat du coton-graine est fixé à 265F/Kg. Présent dans 70 pays au monde dont 10 en Afrique, sur l’ensemble de la chaine de valeur de l’agro-industrie, Olam cherche désormais à privatiser la Nouvelle Société cotonnière du Togo.
Source : journal le visionnaires